Confidences

Une tornade dans notre vie

Laissez-moi vous raconter notre aventure d’adoption lorsque nous sommes partis à la rencontre de notre fille en Haïti :

“Nous commençons notre descente sur Port au Prince. La descente n’en finit plus. En fait, il y a un gros orage sur la ville. Le pilote tourne autour de la capitale haïtienne. Finalement, il tente le coup, il décide de se lancer dans l’orage, nous aurions dû atterrir depuis déjà de longues minutes, il ne peut plus prendre davantage de retard. L’avion tremble, tressaute, nous sommes très secoués, les autres passagers commencent à crier à chaque secousse. Par le hublot, je vois les éclairs qui ne s’arrêtent plus, j’ai rarement vu une tempête d’aussi près, nous sommes au cœur de l’orage. L’avion ne se stabilise toujours pas, j’ai peur, mon mari aussi, il me dit “c’est peut être notre heure!”. A cette phrase, je ne peux m’empêcher de rire, le stress sûrement. Les enfants à bord pleurent, certains crient. Un dernier virage, je vois la piste, il me semble que l’aile de l’avion va toucher le tarmac, mais non le pilote redresse l’appareil au dernier moment, les roues touchent le sol, nous avons atterri sains et saufs. Le pilote est applaudi comme une star.

Il fait nuit noire ici à Port au Prince, pourtant il n’est que 19h heure locale et nous sommes le 13 juillet.

Dans l’aéroport, je règle les 10 dollars de taxe touristique, j’ai mal rempli le carton vert, il ne fallait rien inscrire au dos, je dois les refaire, nous passons finalement le contrôle. En tout, nous avons dû montrer nos passeports 5 fois avant de pouvoir sortir. Nous récupérons nos valises chargées de cadeaux et de vêtements pour tous les enfants de la crèche, et nous nous dirigeons vite dans le hall de l’aéroport pour retrouver la personne qui doit nous attendre.

Les portes du hall s’ouvrent, des chauffeurs de taxi nous interpellent, un d’entre eux a une pancarte mais ce n’est pas pour nous. Nous sommes devant la sortie et personne, personne ne nous attend. Je me souviens alors des recommandations de la présidente de notre association d’adoption : “Surtout, ne sortez pas seuls de l’aéroport, attendez que l’on vienne vous chercher!”. Mais il n’y a personne. Je rallume mon portable et je trouve le numéro de notre avocate sur place, je l’appelle, elle décroche et au même moment son chauffeur arrive pour nous escorter jusqu’à sa voiture. Après confirmation de nos identités respectives, nous le suivons la tête baissée et d’un pas rapide. L’ambiance est pesante dans cette allée pour quitter l’aéroport et arriver jusqu’au parking. Nos valises sont trop grosses elles ne passent pas toutes les deux dans le coffre, on charge donc la deuxième à l’arrière avec nous. Nous sommes assis dans un beau 4X4 flambant neuf, notre avocate qui a fait elle-même le déplacement demande à son chauffeur de verrouiller les portières.

Engagés sur l’autoroute à la sortie de l’aéroport, on nous explique qu’il n’avait pas plu depuis 4 mois. La circulation est compliquée, nous n’avançons presque pas, j’ai du mal à croire que nous sommes réellement sur une autoroute, les égouts sont bouchés et la chaussée est complétement inondée, il y a de l’eau jusqu’en haut des pneus.

Le chauffeur veut gagner du temps, il décide de quitter l’autoroute pour prendre un raccourci. Nous entrons alors dans un vrai labyrinthe de petites routes à peine goudronnées et non éclairées. Le stress monte, il fait vraiment nuit noire. Tout à coup, un gros bruit, un temps pour comprendre de quoi il s’agit : c’est notre valise, elle a été expulsée du coffre sûrement mal fermé et gît là au milieu de la route, on la distingue à peine, une voiture, derrière nous, manque de rouler dessus. Mon mari sort de la voiture, la replace dans le coffre qu’il claque franchement cette fois, remonte à côté de moi et nous repartons.

Nous arrivons bien plus tard à l’hôtel où nous allons séjourner pendant les 15 jours de sociabilisation prévus dans la procédure d’adoption de notre fille. Le chauffeur annonce notre arrivée devant l’hôtel à grands coups de klaxons, le gardien qui a compris le code apparemment baisse son fusil à pompe et nous laisse entrer. En même temps, notre avocate nous vante la sécurité de l’hôtel et nous assure que nous allons y être bien.

Nous nous quittons à l’accueil, le chauffeur reviendra demain matin pour nous amener à la crèche et nous pourrons enfin te voir ma fille!”

Voici donc les instants qui ont précédé la rencontre avec notre fille. Cela présageait d’une adoption mouvementée et ce fut le cas.

L’arrivée d’un enfant, c’est comme une tempête dans nos vies, nous passons parfois par beaucoup de stress. Si nous nous mettons en posture d’accueil, les épreuves du départ deviennent vite des apprentissages et des souvenirs mémorables.

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